Pour la fille de Ti-Blanc Richard, toute jeune mais plutôt dégourdie, très évidemment talentueuse et ambitieuse, Denis Pantis est l’homme de la situation. «L’idée géniale, c’était de se servir de Michèle comme véhicule pour un album qui s’intitulerait Twist avec Michèle.» Avec leçon de twist par la svelte jeune femme au verso de la pochette.

«C’est simple, mais en même temps, c’était exactement ce que ça prenait. Un nom connu, Michèle Richard, et l’idée du twist. Bingo!»

Denis Pantis va faire la démonstration de son efficacité,  qui deviendra légendaire: «On a fait ça en deux samedis après-midi. Vite fait, vite sorti, pis l’album s’est vendu à 100 000 exemplaires.»

La groupe d’accompagnement joue à l’américaine, la basse et la batterie sont en évidence, il est impossible de rester en place en l’écoutant. Simplicité, originalité, le tour est joué.

«Tu adaptes dix chansons twist, les meilleures, celles qu’on connaît, surtout Viens danser le twist. Et puis tu inclues des chansons comme Garde-moi la dernière danse [Save The Last Dance For Me, un slow-rock des Drifters, à l’origine], et on la fait en twist.»

La réputation de Denis S. Pantis dans l’industrie était faite: il savait, lui, comment on fabriquait des «hits», à l’américaine, mais destinées exclusivement au marché québécois. Pour la plupart des gens, ce sont des chansons de chez nous, et dans une grande mesure, c’est vrai: c’est notre industrie du disque, nos chanteurs, notre colonie artistique, nos vedettes, nos journaux, nos étiquettes. «C’est notre produit», résume Pantis. Il ne faisait que commencer.